L’AUTORITE
Voilà un thème que j’ai souvent abordé en plusieurs occasions et assez précisément dans mes écrits d’autrefois dans le contexte de l’autorité de Dieu dont Il a, en quelque sorte mandaté les hommes dans tous les domaines de la société. Certes, ce mandat n’est de loin que très imparfaitement suivi, mais force nous est d’en reconnaître l’utilité en toute société, bien plus, c’est l’absolue nécessité pour vivre en communauté étroite ou élargie, sans autorité, rien ne peut être réalisé sur terre, dans le monde «du vivant» toute la nature s’y soumet, on ne peut que le constater, tant dans le règne animal que pour nos sociétés humaines, que j’aimerais traduire aujourd’hui responsabilité. Du coup on tombera à peu près tous d’accord que cette charge repose sur un chef, un père ou un mari… non ?
J’ai eu le privilège de comprendre le concept de l’autorité depuis mon enfance et je me suis construite avec l’absolue nécessité de respecter «les autorités officielles» avec crainte, parfois avec peur, m’efforçant de respecter ceux qui sont «au-dessus de moi» font la loi, pour autant que leur loi ne contredisent pas celle de Dieu !
Enfant, j’étais sous l’autorité de mes parents et même si je ne leur ai pas toujours obéi, lorsque prise en faute, je reconnaissais que j’avais mal agi même si ce que j’avais fait me semblait bien plus agréable que ce qu’ils avaient l’air de penser. Je savais qu’ils exerçaient leur autorité par amour et pour me protéger – même si – il m’arrivait de penser, comme tous les enfants du monde, que les parents ne nous comprennent pas toujours (!) Mais par respect je me suis appliquée à faire du mieux que je pouvais pour ne pas les décevoir.
Et voilà une notion «faire du mieux possible» qui me ramène à ma situation d’aujourd’hui, mais ce sera peut-être le sujet d’un autre article, car c’est pour moi un aspect douloureux qui rejoint mon article précédent sur mes faux pas, qui ont été nombreux, tout en ayant cherché à faire «du mieux possible» … (!)
Aujourd’hui, c’est avec une compréhension nouvelle que je « regarde en arrière», car au-delà de mes rares révoltes féminines, j’ai toujours accepté l’autorité, de mes parents, des maîtresses d’école, des adultes, de tous ceux qui étaient plus grands que moi, du gendarme qui me faisait traverser la route (et oui dans les années 50, des agents en uniformes réglaient la circulation routière et piétonne et on avait intérêt à leur obéir !). Et plus tard, j’ai toujours respecté mes supérieurs et reconnu l’autorité donnée par Dieu dans le concept de la famille. Autorité qui ne signifie pas autoritarisme, mais en tant que chef de famille, tout comme dans la vie professionnelle, les supérieurs hiérarchiques doivent exercer une saine autorité qui crée une atmosphère de sécurité, de motivation et de bien-être du «groupe»… Tout homme comme toute femme à qui est confiée la responsabilité de gérer un groupe, devrait comprendre que ça passe d’abord par leur propre respect envers ceux qui sont sous leurs ordres. Le respect étant à mon humble avis, un pendant de l’amour, l’un n’allant pas sans l’autre. L’ayant expérimenté dans tous les domaines, je suis profondément attristée de voir que dès que l’on parle d’autorité de l’homme dans la famille, on le traduit encore par domination, c’est dramatique !
Ci-après un court extrait de mon livre Être Femme
« Quelque être humain que ce soit se réjouira d’être dirigé d’une main d’amour et non d’une main de maître. Je ne crois pas que Dieu ait prévu que l’homme soit le maître de sa femme, mais son protecteur, son guide, son soutien, son pourvoyeur. De même que je ne pense pas qu’il ait souhaité que la femme soit « bête et disciplinée » mais bien plus, amoureuse et attachée au bien-être de sa maison, sage et prévoyante, organisée et intelligente. Le dernier chapitre du Livre des Proverbes ne met-il pas en exergue les nombreuses vertus des femmes dont les descriptifs ressemblent davantage à des « chefs d’entreprise » dans leurs foyers qu’à des poupées de chiffon juste bonnes à satisfaire les envies de leurs maris ?… Première conclusion : être époux sur terre, demeure – à mes yeux – la chose la plus difficile qui soit demandée à l’humanité. »
Je ferme cet aparté, bien que le sujet de mes réflexions de ce matin soit en lien direct avec le douloureux sujet de l’autorité conférée par Dieu aux maris qui ont assurément reçu la mission la plus compliquée que nous ayons à gérer sur terre !
Martine, reviens à tes moutons de ce matin !!!
Toute cette «mise en bouche» pour développer mon arrière-plan de vie de femme. Aujourd’hui, Je remets à plat mes 33 années écoulées pour comprendre qui j’ai été dans mon lointain passé, qui j’étais, qui je suis devenue et qui je voudrais être pour le dernier quart de ma vie. Et c’est au travers de la pire épreuve jamais traversée que mes yeux se sont ouverts sur ma place d’épouse d’Henry depuis 33 ans !
Il est temps pour moi de revenir à ce que j’aurais dû être depuis mon remariage.
Ma nouvelle vie avec Henry n’avait rien de comparable avec les 24 années précédentes dont les objectifs étaient centrés sur le « service » avec ses joies et ses échecs. Ce constat peut paraître élémentaire à première vue, mais nos différences ont fait que je ne pouvais plus être, penser et agir comme je le croyais jusque là. Du coup, inconsciemment, je me suis enfermée dans une sorte de bulle et cela m’a fait prendre une indépendance de pensée qui s’avère erronée aujourd’hui. Je ne peux entrer dans le détail, mais le fait de garder «mes idées pour moi» m’a fait porter un poids émotionnel considérable, bien trop lourd et à mon insu, destructeur. Pour résultat, chaque décision à prendre, même à deux était décalée entre «mon point de vue et le sien», de sorte que chacun se référant à l’autre sans s’imposer, mais sans véritables unité ni conviction réciproques. Cela pouvait aller du simple choix d’un vêtement à porter, d’un repas à prendre, jusqu’aux choix cruciaux de l’orientation de notre vie ou de convictions spirituelles.
Certes, nous avions eu chacun un foyer différent, élevé des enfants différemment, construit nos fondations différemment et au final tout semblait se passer plutôt bien.
Mais lorsque l’épreuve est venue, nous l’avons traversée ensemble, peut-être comme jamais jusque là et quelque chose a « cédé » dans mon être intérieur, ce qui a eu pour effet que je lâche prise. On dira qu’après l’orage, la beauté du paysage s’en trouve embellie, comme disait la grand-mère d’Henry, « l’orage lave le temps« !
Henry plus «dur en apparence et plus fort que moi» est resté debout fort heureusement. Car quant à moi, je me suis littéralement écroulée tant émotionnellement que physiquement et j’ai été incapable de gérer quoique ce soit. La parole qui m’a été facile jusque là, l’écriture qui était mon expression de décharge, tout mon mental est tombé en miettes impossibles à rassembler pour en reconstruire une nouvelle pâte.
C’est alors que, Henry a pris totalement le relais. Il a enfin pu prendre sa place de mari avec l’autorité que Dieu lui a conféré et pour la première fois de ma vie j’ai finalement pu «laisser faire».
Le déclic de ce lâcher prise a été une parole de Dieu, reçue fermement de ma bouche à mon oreille, de façon surnaturelle, en réponse à mes cris de désespoir, me disant: «Martine, laisse faire Jésus !»
Depuis ce jours de mai 2024, cet ordre résonne dans ma tête et dans mon cœur à chaque fois que je raisonne ou que je cherche une solution, une explication, une réponse, ces 4 mots résonnent :
«Martine, laisse faire Jésus !»
En écrivant ces mots, je réalise que raisonner et résonner résument désormais mon ordre de marche très clair : cesse de raisonner et laisse résonner la voix de ton Dieu !
J’imagine que pour vous qui me lisez, ma découverte risque de ne faire aucun écho, ou pire et sans jeu de mots, vous pourriez craindre que désormais je «déraisonne et ça peut sonner faux»… Mais je vous rassure, il n’en est rien. Ne pas raisonner pour une tête comme la mienne qui tourne à 200 à l’heure pratiquement nuit et jour, c’est un grand pas en avant. J’ai toujours aimé comprendre et pour cela j’analyse tout, je pense et repense et repasse tout et pourtant cela ne m’a pas empêchée de faire des faux pas qui m’ont conduite à commettre des erreurs « malgré toute ma volonté de vouloir bien faire ! »…
Cette semaine écoulée, des événements sont venus alimenter cette nouvelle leçon de vie qui a commencé il y a un an. « Le laisser faire de Dieu» a pris place en moi et j’avance d’un grand pas aujourd’hui avec l’application « pratoco-pratique » qui suit et qui risque d’en surprendre plusieurs.
L’épuisement total dans lequel je me suis retrouvée a débouché sur une constante : ne plus rien dire, ne plus me battre et si possible, ne plus réfléchir. Ce dernier point est encore très théorique, toutefois il prend place, dans le sens de réfléchir oui, mais de m’en remettre totalement : A Dieu – et – A mon mari !
J’avoue que le 2ème point n’est pas arrivé tout seul et seules les circonstances m’ont amenée à faire ce pas nouveau pour moi, soit «lâcher prise» sur pratiquement TOUT ce qui concerne notre vie quotidienne.
Durant des mois nous avons vécu un jour après l’autre sans penser au lendemain (du moins j’ai essayé de ne pas (trop) penser en ce qui me concerne)… Et petit à petit la vie a recommencé à couler dans nos veines, nos pensées et nos cœurs. Diverses choses ont pris place dans notre réorganisation de vie, dans nos partages sur le sens que nous donnions à nos journées à deux.
Peu à peu, des projets se sont dessinés. Des envies sont montées dans nos têtes et descendues dans nos cœurs. Des interrogations ont trouvé des réponses, tout cela petit à petit – à deux – et cela a comblé, puis réparé nos cœurs déchiquetés.
Depuis plus de dix ans le sujet N° Un de nos remises en question était :
Vivre en Guadeloupe ou rester ici (?!)
Depuis notre retraite nous avons commencé à y séjourner régulièrement 2 mois, puis 5, puis 6 ou 7 mois d’hiver.
En 2023/24 nous avons sérieusement étudié les possibilités de nous y installer, d’y trouver un logement répondant à plusieurs critères essentiels en particulier sur le plan relationnel avec notre entourage et de ma santé qui décline. Rentrés au printemps avec la quasi certitude de renoncer à la Guadeloupe à cause de ma fatigue grandissante.
L’hiver passé a été le détonateur du fait que malgré tout le confort dont nous disposons en appartement, les écarts de températures non seulement dans l’année mais dans chaque journée, d’une pièce à l’autre etc… ont un effet très négatif sur moi, tant physiquement que moralement. C’est ce qui nous a remis sur la piste de la « réflexion Guadeloupe ».
C’est alors que nous avons décidé d’y retourner pour l’hiver prochain et considérer plus sérieusement une installation permanente.
Cette décision a positivement résonné dans mon cœur avec un écho plus que favorable certes, mais l’inquiétude du voyage, mon incapacité de rester cohérente pour le choix d’un logement, l’impossibilité d’imaginer reprendre l’avion dans cette fatigue extrême, tout cela a résulté sur le fait qu’après de longues discussions, des recherches précises de logements sur la Basse-Terre du Nord au Sud, visionné de multiples choix et calculé notre capacité à faire face à une telle orientation, j’ai compris que je n’avais qu’une chose à faire :
Laisser faire mon mari qui a, lui aussi, Dieu pour Conseiller !
Dès lors, un énorme poids est tombé de mes épaules mais surtout de mon âme surchargée qui avait pris l’habitude de tout porter comme si j’étais un homme depuis tellement d’années !
De plus, j’ai vu mon mari revivre, comme s’il avait vécu toutes ces années « amputé d’une partie de lui-même » ! Il a même réussi l’exploit de me le confier clairement, question qu’il a toujours détournée en disant qu’il était bien partout et n’importe où !
Ça tient du miracle ! Je ne plaisante pas ! Nul ne peut imaginer ce qui nous est arrivé à Henry et moi. A prime abord, quand je lui ai annoncé que je lui laissais carte blanche pour décider quand, quoi, comment et où, parce que nous en avions assez parlé pour qu’il connaisse mes attentes et mes besoins, j’ai décidé de lui faire confiance, sa réaction a été surprenante ! Il a eu l’air d’abord paumé, largué, presque abandonné ou comme s’il avait peur que je le blâme s’il se plante. Voyant sa réaction, je lui ai dit «si tu ne fais pas le bon choix, ce n’est pas grave, si on se plante, on se plantera ensemble, mais c’est toi qui décides et qui tranches !»
Il a reprit son souffle, a réfléchi et … accepté l’enjeu de sa responsabilité en tant que mari et pour une fois, il n’a pas dit sa petite phrase qui m’achevait à chaque décision à prendre : OK c’est comme tu veux…
Phrase que je ne supportais plus d’entendre depuis plus de 30 ans… Derrière ces mots peuvent se cacher plusieurs choses : Générosité et bienveillance pour plaire à sa femme… Manque d’arguments, indécisions, doutes et craintes de se planter…
C’est alors que nous avons fait un énorme pas l’un vers l’autre lorsque je lui ai expliqué l’application de mon «laisser-faire», en reconnaissant son autorité d’époux, tel qu’il est pour moi : aimant, protecteur et responsable, IL NE VA RIEN FAIRE qui compromettrait notre sécurité. Donc ce qu’il décidera sera aussi sous la protection et avec l’approbation de Dieu qui a déterminé cet ordre des choses dans l’établissement de la famille !
Pour l’heure nous savons que, Dieu voulant, cet automne nous irons en Guadeloupe où nous passerons l’hiver et au printemps prochain nous prendrons la décision qu’il conviendra de prendre, selon les circonstances qui nous dicteront la suite.
Un pas à la foi(s) – une étape après l’autre, j’ai résolu dans mon cœur de m’en remettre à Dieu qui saura guider mon mari – ce n’est que du bonheur en perspective !
5 mai 2025/Tine
